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La Biélorussie libère des manifestants avant que l'UE parle sanctions
information fournie par Reuters 14/08/2020 à 10:58

par Andrei Makhovsky

MINSK, 14 août (Reuters) - Les autorités biélorusses ont libéré vendredi des manifestants arrêtés au cours des manifestations des derniers jours après avoir présenté des excuses publiques, alors que la colère de la rue constitue un défi sans précédent pour le président fraîchement réélu Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 26 ans.

Les libérations interviennent quelques heures avant une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, qui pourraient débattre de nouvelles sanctions contre des dirigeants biélorusses en arguant de la violence de la répression des manifestations.

La Biélorussie est prête à un "dialogue constructif et objectif" à propos des événements relatifs à la présidentielle, a déclaré dans la matinée le ministre biélorusse des Affaires étrangères, Vladimir Makei, cité par l'agence de presse BelTA.

Plusieurs centaines de personnes, proches et amis des détenus, étaient réunies tôt vendredi matin devant un centre de détention de Minsk, la capitale biélorusse, les bras chargés de nourriture, de boissons et de couvertures distribuées au fur et à mesure des sorties.

Certains des manifestants libérés présentent des marques de coups violents et ont décrit des conditions de détention très dures, dans des cellules bondées.

Le vice-ministre de l'Intérieur Alexandre Barsoukov a démenti jeudi soir tout mauvais traitement et assuré que tous les détenus seraient libérés dans la matinée.

"Ils ont arrêté tout le monde, frappé tout le monde, des filles, des garçons, des enfants de 15, 14, 13 ans. Il y avait avec nous un grand-père d'environ 70 ans", a déclaré l'un des manifestants libérés, Sergueï, qui n'a pas donné son nom de famille.

"NOUS N'AVONS PAS BESOIN D'UNE GUERRE"

Reuters n'a pas pu vérifier ses déclarations dans l'immédiat.

Au moins deux manifestants sont morts et quelque 6.700 personnes ont été arrêtées depuis dimanche après la réélection d'Alexandre Loukachenko, avec près de 80% des voix selon les résultats officiels, un scrutin entaché par des accusations de fraudes massives.

Jeudi soir, le ministre de l'Intérieur, Iouri Karaïev, a présenté ses excuses publiques pour le traitement des manifestations par les forces de l'ordre et Natalia Kotchanova, présidente de la chambre haute du parlement, a annoncé que le président avait ordonné un réexamen en urgence des détentions.

"Nous ne nous battons pas, nous n'avons pas besoin d'une guerre", a dit Natalia Kotchanova.

Avant la réunion de l'UE, la Russie, qui dit vouloir resserrer ses liens politiques et économiques avec la Biélorussie, a exprimé sa préoccupation face à ce qu'elle présente comme des tentatives de forces extérieures pour déstabiliser Minsk.

Dans l'UE, certains redoutent une escalade de la tension.

"Si les troubles se propageaient dans tout le pays, les militaires seraient confrontés à des choix difficiles. En cas d'escalade, au bout du compte, aucun Etat n'a les moyens de ramener l'ordre dans tout le pays et toute la population", a déclaré un responsable de l'Union qui a requis l'anonymat.

(Avec Vasily Fedosenko à Minsk, Gabriela Baczynska à Bruxelles et Anna Ringstrom à Stockholm, version française Marc Angrand, édité par Jean-Stéphane Brosse)

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